"Nil Satis Nisi Optimum"
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(D2) Folle soirée à Poissompré

 

Epinal est indéniablement une ville de hockey. Sans doute le meilleur public de France. L'écrire est une chose, le vivre en est une autre et nul doute que la soirée passée par les jeunes de la D2 rouennaise dans les Vosges restera l'un des moments forts de la saison.

 

Habitués à leur silencieuse cathédrale de l'Ile Lacroix, les Dragons auront vécu une épique soirée à la patinoire de Poissompré d'Epinal garnie pour l'occasion de 2500 supporters tous grimés de vert. Certes, Gloria Gaynor a encore la vie belle dans les Vosges pour l'entrée de joueurs, certes, l'ambiance « fête foraine » « Coupe du Monde 98 » a de quoi faire sourire par instant par son coté suranné mais c'est finalement cela qu'on aime. Du bruit dans les tribunes, de la ferveur, de la communion avec leur équipe, du respect pour l'adversaire, c'est tout ça une soirée de hockey sur glace dans les Vosges à Epinal et nul doute qu'ici à Rouen, on aimerait bien vivre plus souvent de telles soirées de hockey autant dans le déroulement de la rencontre que bien sur dans son dénouement. Epique.

   
Au moment de se jeter dans une rude bataille de soixante minutes voire plus, les Dragons savent pertinemment qu'ils s'attaquent à l'ogre de la poule nord de D2, invaincu après cinq rencontres. En revanche, ce qu'ils ignorent sans doute, c'est qu'avant cette soirée de novembre face à Rouen, les spinaliens restaient sur une série de 28 victoires consécutives, invaincus depuis la re-création du club en 2018. Tout un défi en perspective qui n'impressionnera pas les rouennais. Respectueux mais valeureux, c'est dans le vestiaire avant la rencontre que le scénario de la rencontre sera entériné pour les rouennais. « Nous sommes venus ici pour prendre les trois points », bercés entre incrédulité et envie d'y croire, les rouennais, encore tapis dans leur vestiaire, écoutent religieusement leur entraîneur Ari Salo qui lui ne nourrit aucune hésitation. Même si comme prévu le début de la partie était marquée par une volée de bois vert reçu par les rouennais face à des spinaliens déchaînés, solides sur leurs appuis, les Dragons tenaient tant bien que mal de résister à la marée verte incisive offensivement. Alors que les occasions se multipliaient sur la cage d'un Valentin Duquenne auquel il faudra rendre un fier hommage à l'issue de la rencontre tant il aura été précieux, c'est sur une contre-attaque rondement menée que Robin Rabl faisait taire la chorale des supporters spinaliens en ouvrant le score en infériorité numérique (06'22) Si à la lecture de la première période et notamment de la feuille de statistiques (14 tirs à 4), mener au score pour les Dragons relevait soit de la gabegie spinalienne soit du hold up jaune et noir.
 

Quoiqu'il en soit au retour de la deuxième période, au moment au Lucas Villain en avantage numérique décochait un lancer de la bleue que personne ne parvenait à toucher hormis le filet vosgien (33'19) plus personne ne prenait à la légère les rouennais. Cette fois, ils devenaient sacrément casse-pied ces « mioches rouennais » toujours premiers sur les palets, agressifs à souhait face à des spinaliens, certes bourrés de talent et d'expérience mais particulièrement passifs. Et face à des Yannis Cherkaoui, Théo Gueurif ou autre Arthur Zavani, tous le couteaux entre les dents, ne pas donner un coup de patin, relève du crime de lèse-majesté et finalement avec deux buts d'avance, les Rouennais s'étaient montrés, bien sur à contre-courant des statistiques de tirs et des occasions, mais finalement réalistes et opportunistes devant la cage.

 

Le public moins présent, les vosgiens visiblement touchés moralement, la situation semblait en maitrise pour la jeune troupe jaune et noir qui disposait désormais d'une avance substantielle mais loin d'être rédhibitoire. En effet, si l'expression « dans le doute abstient toi » vaut pour nombre de situations, l'arbitre de la partie, lui semblait l'ignorer et sanctionnait une première fois les rouennais pour une faute loin d'être évidente (34'14)

Les nerfs forcément à vif dans le contexte du match, la réaction contrariée mais mesurée des Dragons déplaisaient au zébré, sans tact ni finesse, qui doublait la sanction. A 5 contre 3 face à une équipe comme Epinal, il ne faudra guère attendre bien longtemps pour assister au retour en grâce des Vosgiens. Un premier but refusé n'empêchait par Guillaume Chassard de revenir dans la foulée à la charge pour la réduction du score dans une ambiance de « victoire de coupe du monde » (35'22) Totalement déboussolés par ce fait de jeu, les rouennais, sortis du match, traverseront la fin de tiers comme des fantômes, Epinal multipliant les occasions d'égaliser face à un Valentin Duquenne, impressionnant, monstrueux, décisif dans sa cage.
 

Si objectivement sur la fin du deuxième tiers, Epinal aurait mérité d'égaliser face à des Dragons aux abois, la récompense sera trouvée rapidement dans le début du troisième tiers par Nicolas Gaspar (43'35) De retour à parité, le momentum totalement inversé, la dynamique était clairement spinalienne et à nouveau le portier rouennais devait s'illustrer pour empêcher les locaux de prendre l'avantage.

 

Clairement, à cet instant de la rencontre, il était désormais évident que tôt ou tard la partie basculerait pour les Vosgiens face à des Dragons qui ne méritaient pas une cruelle désillusion. Avec une telle débauche d'énergie tout au long de la rencontre, les hargneux rouennais ne pouvaient pas voir tous les points s'envoler dans l'escarcelle des spinaliens. Et pourtant au moment ou Dominik Fujerik faisait chavirer de bonheur toute la patinoire d'Epinal (56'59), on semblait prendre le chemin de la défaite pour les rouennais. Un temps mort plus tard (56'59), Valentin Duquenne, le regard triste, désertait sa cage pour permettre aux siens d'être en surnombre sur la fin de la rencontre.

De ce regard triste, il ne restera rien pour le portier rouennais quelques minutes plus tard alors qu'au courage, Robin Rabl était parvenu à trouver les ressources pour égaliser à 3-3 (58'49) non sans une énorme frayeur quelques minutes plus tôt avec un poteau spinalien sur la cage vide qui aurait pu sceller l'affaire. De retour des limbes, les Rouennais, électriques, retrouvaient tout leur allant, tout leur élan pour conduire les spinaliens jusqu'à la séance des tirs aux buts.  

 

Terrible séance, terrible duel entre les attaquants et les portiers. Incroyable dénouement dans cette rencontre dans une ambiance tonitruante. Alors que tour à tour, Gabin Mainfray, Robin Rabl, Antonin Germond et Bastien Zago échouaient du coté des Dragons face à l'excellent Sergei Khoroshun, fort heureusement pour la troupe jaune et noir, Dominik Fujerik, Nicolas Gaspar, Guillaume Chassard et Anthony Pernot en faisant de même. Huit tireurs, huit échec et une dernière vague de tentative qui débutait par celle de Joran Reynaud qui, lui, trouvait enfin le chemin des filets et délivrait en partie les Dragons.

En partie seulement. En effet, seul Thomas Mathieu détenait encore le pouvoir de prolonger le suspense à condition de prendre à défaut le portier rouennais. Alors que partout sur le banc des « Valou ! Valou ! » se rependaient telles des prières, les incantations rouennaises seront finalement entendues, le portier rouennais s'illustrant une dernière fois en condamnant le penalty du spinalien, offrant ainsi une épique victoire à une troupe jaune et noir, chavirée de bonheur, ivre de victoire pour de longues minutes.

 

Division 2 (6ème journée, samedi 03 novembre 2019)

Epinal Hockey Club vs Dragons de Rouen (2) 3-4 tab (0-1 / 1-1 / 2-1 / 0-0 / 0-1)

06'22, 0-1, Rouen : Robin Rabl (Gabin Mainfray) [ 4 contre 5 ]

33'19, 0-2, Rouen : Lucas Villain (Gabin Mainfray, Arthur Zavani) [ 5 contre 4 ]

35'22, 1-2, Epinal : Guillaume Chassard (Jan Plch, Dominik Fujerik) [ 5 contre 3 ]

43'25, 2-2, Epinal : Nicolas Gaspar (Anthony Pernot)

56'59, 3-2, Epinal : Dominik Fujerik (Audric Donnet)

58'49, 3-3 Rouen : Robin Rabl (Lucas Villain)

65'00, 3-4, Rouen : Joran Reynaud [ tir au but vainqueur ]


Tirs aux buts : 0-1 (0-0 / 0-0 / 0-0 / 0-0 / 0-1)

Epinal : Dominik Fujerik (échec), Nicolas Gaspar (échec), Guillaume Chassard (échec), Anthony Pernot (échec), Thomas Mathieu (échec)

Rouen : Gabin Mainfray (échec), Robin Rabl (échec), Antonin Germond (échec), Bastien Zago (échec), Joran Reynaud (but)



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